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My valentine and I

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Aujourd'hui c'est la St Valentin. La fête où tu es obligé d'aimer.
Nous, on n'aime justement pas qu'on nous impose la soirée de l'amour, ni la fête du string... donc le plan du 14 février depuis 8 ans c'est plutôt de se la jouer soirée de semaine, rituels et cosiness.
Ce midi au JT de 13h, sous nos yeux amusés, un couple sur une jetée au milieu des vagues nous parle de comment il s'aime depuis le premier regard chabada-bada. Benoit me dit, "mais c'est chez moi, ça !"

Immédiatement, un souvenir lointain me revient. Un dimanche matin. On est tout neufs amoureux dans nos premiers week-ends à deux. Sûrement qu'on s'est réveillés sur les coups de onze heures. Et qu'on a fait l'amour dans la foulée. Je prends mon p'tit déj en culotte T-Shirt pourri quand il me dit "allez on décolle, vite, vite, bouge !". J'ai dû râler un peu de devoir me presser. On a pris la voiture, décidé sur un coup de tête, droite ou gauche, en sortant du lotissement pour arriver un dimanche de grand vent sur cette jetée là, celle du reportage. Du vent, des vagues. Des surfeurs mêmes. Sur la Méditerranée du surf. La blague. Mon chéri shoote l'événement avec son appareil de photographe. De loin, je le regarde. Pas envie de m'aventurer dans la tempête. Instagram n'existe pas encore mais mon portable immortalise pourtant l'instant. (Oui, vous savez, je suis si souvent en avance sur mon temps.)

De là où je suis aujourd'hui, je vois cette vie d'alors, suspendue, totalement égocentrée, paisible et lente. Limite on s'ennuie. Mais on aime ça. Pas de télé, les légumes du marché, les daurades sur le barbecue. De la musique en permanence. De grands feux sauvages, la nuit au bord du lac de St Cassien. Libres et totalement irresponsables. Une autre vie.

Le bleu de la mer, le soleil de carte postale, et les marchés du sud main dans la main c'est bien, mais j'ai envie de rentrer chez moi à Lyon. Un peu comme un ultimatum. Dis, tu me retiendrais pas un peu de partir ? Non. Il trouve que c'est bien, que c'est mieux pour moi, de retrouver mes terres.  Alors je pleure mais je rentre. Petit coup de poker menteur ?
A Lyon, mon ami amant me manque. En énamourée romantique, je lui envoie des cartes postales bricolées maison pour l'amadouer, la suite de l'histoire vous la connaissez...

Le sourire aux lèvres, je me lève de table silencieuse, je pars dans son bureau, et je me hisse au sommet de sa bibliothèque pour récupérer un bout de carton, un collage maison que je sais là, précisément. On y voit une date d'envoi qui me permet de mesurer tous les dimanches écoulés depuis ces vagues. Des sourires complices derrière chaque coup de bâton-colle aussi et les indices d'un aveu qui ne veut pas dire son nom. Les prémices d'un grand amour.
Et vous savez quoi ? Celui qui excelle dans la non-déclaration, celui qui repousse sans cesse les limites de l'anti-romantisme, mon héros dépourvu de cœur a depuis 7 ans conservé ce petit bout de carton de rien du tout. C'est peut-être un détail pour vous. Mais pour moi ça veut dire beaucoup.
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