Jeudi dernier, Véro m’avait donné son ticket
pour un spectacle de danse expérimentale. Arrivée au théâtre, 2 minutes
avant le début, je demande les toilettes, on me dit porte rose pour les
filles, (bleue pour les garçons). J’ai trouvé ça d’une branchitude
gonflée (et quand on comprend à peine 10 secondes plus tard, ce que
cette mascarade cache en réalité, on se dit que le monde est bourré
d’humour). A peine 10 secondes plus tard, je suis dedans, j’ouvre l’une
des trois portes disponibles, et je tombe sur des chiottes à la turque.
Un peu prise de panique, (je ne me suis plus contortionnée pour faire
pipi comme ça depuis mon dernier jour de CM2 à l’école de mon village)
la première question existentielle tombe comme un couperet : dans quel
sens est-ce le mieux pour ne pas se louper, dois-je y aller à reculons
ou carrément affronter le trou noir à forte odeur ajoutée à à peine
quelques centimètres de mon nez. Je choisis le reculons. Mais. Je décide
avant toute chose de remonter mes jeans au max afin d’éviter tout
incident fâcheux. Je bascule alors tout le poids de mon corps sur mes 2
genoux. En me laissant enfin aller à mon envie pressante, je regrette
de ne pas être un homme. Philosophique comme expérience. Et c’est tout
ce dont je me souviendrais concernant cette soirée de danse
expérimentale qui me laissera au final, aussi perplexe qu’à la
découverte d’une chiotte à la turque dans un théâtre du 21ème siècle.
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