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La parentalité en pleine conscience pour une meilleure gestion des émotions

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J'ai eu la chance d'assister hier soir à une conférence, plutôt une initiation à la parentalité via un angle nouveau pour moi, la méditation en pleine conscience.
Dans la salle, deux papas, et une trentaine de mamans. Les Mamans Poules organisent. Maryline Jury est notre intervenante, je l'ai connue lors des conférences qu'elle avait co-organisées avec le pédiatre et psychothérapeute Adrian Serban, sur la Théorie de l'Attachement.

On se ressemble tous ici. On vient tous pour trouver des solutions, LA solution au problème du moment. Gestion de la colère pour beaucoup.
Pour moi en tous cas. Comment mieux gérer. Se gérer. Accompagner l'enfant dans des moments souvent violents à vivre pour lui comme pour nous.
C'est une problématique qui nous traverse de plein fouet cette année, notre challenge à relever.
Gabrielle a eu sa crise d'opposition, oui. Mais on a toujours réussi à contourner, à attirer son mental ailleurs. Depuis décembre, et l'arrêt des siestes, la fatigue l'a entraînée dans une spirale où elle a plus de mal à ne pas éclater. Nous en sommes très chamboulés.

La méditation en pleine conscience, c'est quoi ?
Ce sont de petits exercices tous simples empruntés aux pratiques bouddhistes, qui permettent d'être attentif à ce qui est, sans jugement et avec bienveillance.
On essaie de prendre conscience de ce qui appartient à la réaction, et aux comportements branchés sur pilote automatique et on revient grâce à une pratique corporelle au présent.
On laisse de côté évidemment, ce qui appartient au passé (la journée de merde au bureau), et ce qui tient de l'anticipation et du futur (la soirée de fou qui t'attend entre les devoirs du grand, le repas, et les lessives à étendre).

Le temps d'attention continue d'une personne est d'une minute. Être présent demande de s'entraîner à raccrocher, et à se ré-ancrer. Cela demande de s'entraîner quotidiennement si possible grâce à :
1. La respiration
2. Attention portée au corps
3. Les 5 sens


La pleine conscience demande aussi d'interroger son état émotionnel. Cela nous donne un indicateur sur notre rapport à la situation. Je rentre à la maison le soir. Comment je me sens.

L'émotion forte
Le mieux est d'observer ce qui se passe en nous sans juger. L'émotion est un phénomène biologique, on n'a pas le choix. Et c'est positif (en fait). L'émotion est là pour témoigner, une petite voix, un signal qui prévient d'un risque, et nous pousse à réagir pour notre survie.

Quand on est en colère, cela signifie que la limite est dépassée. "Je suis hors de moi"
On a souvent tendance à nier, ou à se laisser emporter, je crie ou je frappe.

Pourtant c'est primordial de valider l'émotion qui nous traverse/traverse l'enfant sans pour autant valider le comportement qui en découle.
"Je comprends que tu es en colère car blablabla, par contre je ne peux pas accepter que tu me tapes."
Quand l'émotion est forte, il faut savoir qu'on ne perçoit que 10% de la réalité.

Les avis sont partagés sur ce qu'on appelle le Time Out, le fait d'isoler l'enfant en colère.
Mon avis à moi de ce que je comprends. L'enfant n'est pas assez mature pour gérer son émotion seul. L'idéal est de rester avec lui, pour l'accompagner dans son émotion.
Accompagner, c'est valider l'émotion (oui, tu as du chagrin), continuer de lui parler avec bienveillance, parfois le toucher, le contenir quand c'est possible. Ce qui marche avec Gabrielle, c'est la question "as-tu besoin que je te porte, tu veux que je te prenne dans mes bras ?" Si elle dit oui, c'est gagné. Doudou, câlin et c'est reparti pour un tour. Encore faut-il être en état de le faire.
Vivre avec de jeunes enfants est très sollicitant notamment par le jeu des neurones miroirs. Les émotions se transmettent. Si on a besoin de s'isoler, ou d'isoler l'enfant pour stopper l'ascenseur émotionnel, il faut le faire. Quitte à passer le relai au papa, quitte à revenir 5 minutes après un verre d'eau, une pause respiration, avoir crié ou tapé dans un coussin...

Les pensées automatiques
On est parfois/souvent/toujours submergé au même moment de pensées automatiques.
"Je suis encore en colère, je suis une mère horrible, incapable de gérer.
Cet enfant va m'en vouloir toute sa vie.
Je vais te passer par la fenêtre si tu continues.
Tout le monde me regarde, je dois être pathétique."
Dans la plupart des cas, c'est l'escalade, car on lutte, on s'en veut de penser ce qu'on pense.
Mais on n'est pas obligé de suivre sa pensée. On peut juste l'accueillir avec bienveillance.
Et choisir le comportement adapté. Évaluer la situation la plus opportune en abandonnant l'idée d'être parfait. Faire des erreurs, les reconnaître, demander pardon.

Lâcher prise
Oui il faut lâcher prise sur les attentes non réalistes, sur nos besoins, et sur nos peurs.
Mais on ne baisse pas les bras sur l'accompagnement de l'enfant dans ses émotions.

Frustrations
On a tous un seuil différent de tolérance à la frustration. Adulte comme enfant.
Certains disent que c'est bon de frustrer les enfants.
Si on regarde bien, la vie s'en charge déjà bien assez, pas besoin d'en rajouter.

Prise d'autonomie
Un enfant de 8 ans demande à aller jouer pendant une heure au square avec ses copains.
Ne pas le laisser penser que c'est non car il n'en serait pas capable.
"Je sais que tu en es capable, mais moi, je ne suis pas prête.
Peut-on tester 15 minutes pour une première fois, le temps que je m'habitue ?"

Lieux ressources
Trouver des lieux refuges où il n'y aura pas trop de stimulis, ni de frustrations à gérer.
- Le Centre commercial de la Part-Dieu est le lieu idéal (ahah)
- La nature
- Le bain (l'eau chaude permet la fabrication de l'hormone du bien-être, l’ocytocine)
- Le cadeau imaginaire (d'après Faber et Mazlich). "Je t'offre un cadeau. Tiens,  tu l'ouvres ? qu'est ce que c'est ? Un avion ? Ah bon, et il vole ? et tu peux monter dessus ? et blablabla à vous d'imaginer toute l'histoire qui va avec.
- Les choix limités. Donner le choix évite bien des écueils, "ton T-shirt à papillon ou à dinosaure ?"
- Leur laisser du temps pour ne rien faire. L'ennui.
- Pas d'écran. Pour les 3-6 ans il est recommandé 15 minutes par jour. Hypnotique. Trop d'informations à traiter en même, et trop addictif, et génère de toute façon une frustration quand il faut fermer que ce soit au bout de 5 minutes ou une heure. (y compris pour les adultes)

En vrac
- Ma fille exprime des colères ? C'est qu'elle va bien et qu'elle sait qu'elle est dans un environnement sécure. "Mes parents m'aiment malgré ma colère, et vont répondre à mon besoin." Good news !

- A 18 mois, les colères sont normales. Les enfants ne manipulent pas, ils sont par contre de grands chercheurs. Il est intéressant pour eux de confronter leur action répétée à la réaction de leurs parents.
Et non, ils ne vous provoquent pas.
- Les enfants ne comprennent pas la négation. Dire plutôt "Marche doucement", plutôt que "Ne cours pas" par exemple.
- La notion du retard est incompréhensible pour un enfant. Donc inutile de lui répéter en boucle "on est retard, on se dépêche". Plutôt lui dire que la porte de l'école sera fermée si on se presse pas un peu.
- Un enfant rejette son parent. "Je t'aime pas" "non pas toi !"
On peut essayer de revenir dessus après coup. "Tu sais, ça m'a fait de la peine, ce que tu m'as dit. Mais je sais qu'on dit des choses qu'on pense pas parfois quand on est en colère." et donner l'opportunité de réparer la parole blessante. "Tu sais ce qui me ferait plaisir ? C'est que tu me dessines un petit cœur, que je puisses garder avec moi dans mon portefeuille"

Cycle d'ateliers Parentalité en pleine conscience chez les Mamans Poules
16 mai, 23 mai, 30 mai, 6 juin, 13 juin, 20 juin de 20h à 22h
6 séances de 2h : 160€
Inscriptions ici

Pour celles et ceux que ça intéresse, je recommande vivement. La pleine conscience est à mon sens quelque chose sur lequel on devrait s'appuyer au quotidien pour tous les registres de notre vie, la parentalité certes, mais le travail, la vie de couple etc. D'être plus présent aux choses qui ont un sens, qui font du bien, plus d'attention à ce qui compte sans s'éparpiller.



1 commentaire on "La parentalité en pleine conscience pour une meilleure gestion des émotions"
  1. Très intéressant. Merci pour ce partage ! Pleins d'idées à prendre.
    C'est clair que si on est en colère il faut s'éloigner et faire sortir cette colère et revenir plus tard pour régler sereinement le problème.

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