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cuisine sans filet

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De ma vie au Canada, j'ai gardé l'habitude observée chez l'une des mes amies, Jennifer. Elle savait cuisiner comme personne, dans l'instant. Le temps de discuter, prendre des nouvelles, refaire le monde pour une centième fois, oignons, poivrons étaient coupés, concassés et en moins de deux, un festin végétarien, haut en couleurs, textures et saveurs trônait sur la table.

J'ai hérité d'elle cette décontraction, cette envie de ne pas me stresser une semaine avant en cuisine. Cela demande de savoir doser, car il faut pouvoir passer du temps avec ses amis aussi. Samedi c'était mon anniversaire, une journée porte-ouvertes, des allers et venues au gré des envies, et des dispo de chacun. Plusieurs recettes étaient dans ma ligne de mire. Certains de mes grands classiques, mais aussi de toutes nouvelles jamais testées auparavant. C'est un peu risqué de se lancer sans savoir ce que ça donnera. Mais j'aime cette adrénaline du dernier moment.

La première, je la vole sur le blog de Guillemette : une tarte tout chocolat. J'ai voulu tricher en achetant une pâte sablée toute faite (et j'ai regretté, pas bon). J'ai mis des cocos sur ma pâte pour un petit coup de pré-cuisson et mes légumes secs se sont trouvés prisonniers de la pâte si bien que j'ai passé 10 minutes à tout décoincer. Premier coup de stress. Après avoir vérifié 2 fois qu'aucun de mes hôtes ne casserait une de ses dents chez moi, j'y ai versé ma pâte au chocolat. Au moment de croquer dedans, une grande satisfaction celle d'avoir surmonté cette petite épreuve sans grave conséquence.

Mes parents arrivent, c'est l'heure du brunch. Au programme des oeufs bénédicts en souvenir du temps où j'étais new-yorkaise. Mon chéri n'a PAS trouvé de sauce hollandaise tout prête et je me dis que je ne suis pas plus bête qu'une autre. C'est parti. Je bats mon beurre une bonne demi-heure. J'ai le soutien psychologique de Nelly ma roommate de l'époque, et ma mère. Ma sauce est trop compacte, le beurre sans doute trop froid. Quand je mets ma casserole au bain marie pour la réchauffer, elle se décompose. Mon visage aussi. Deuxième coup de stress. Je dois la rattrapper. Ma mère me conseille le fouet électrique, ça ne marchera pas, je le sens pas... quand vient le flash de la mayonnaise qu'il faut recommencer. Un jaune dans un bol à part, et je verse petit à petit la sauce décomposée en battant fort pour faire monter. Dix minutes plus tard, la sauce est nappée sur 6 oeufs bénédictines au saumon, ou au bacon. Le goût de New-York est dans mon salon, le bonheur.

Je profite du café et la conversation fluide mes invités, pour prendre 15 minutes pour préparer mes petits moëlleux noisette/châtaigne.
Je suis la recette à la lettre, je n'ai aucune déconvenue, ni mauvais surprise tout se passe à merveille. J'ai hâte de les goûter car les gâteaux de type muffins sont souvent trop secs à mon goût. Angélique ma filleule sonne quand ils sortent du four. Elle est la première à goûter, et elle est séduite. Je l'accompagne avec ma tasse de thé. C'est vrai que c'est un excellent petit plaisir d'après-midi et d'automne : un petit goût de noisette, et une alternance délicieuse entre le moëlleux et le croquant.

En fin d'après-midi, les vivres sucrées diminuent, je me lance alors dans ma recette-inratable-même-les-yeux-fermés : un gâteau léger et fondant au chocolat. Je le pratique depuis que j'ai 17 ans. Et pour la 2ème fois en quelques semaines, je lui donne une touche de régression enfantine en y ajoutant une couche de bananes caramélisées au beurre salé. Il sort du four quand un flot d'invités arrivent, vers les 18h30. Je trouve qu'il est un peu tard pour goûter mais tout le monde semble pourtant se jeter sur le bonbons, les jus de fruit et les pâtisseries. Il ne manque de rien. Je cours un peu dans tous les sens. Je dois gérer les arrivées, les départs, les cadeaux à ouvrir. Que la vie est dure parfois.

A 20h, la soupe de potiron préparée la veille (quand-même) est chaude, j'y jette quelques plaques de ravioles du Dauphiné, pendant que ma belle-soeur prépare des tartines. On se met d'accord sur le mot : simplicité. Moitié tapenade-jambon cru-chèvre fondu, moitié tomates-mozarella. Le concept soupe-tartines fonctionne à merveille. Petits et grands se régalent de leur bol de soupe chaude et originale, et de leurs tartines rustiques.

Quand la soirée de termine vers 1h du matin, la maison est calme. Mon chéri et moi refaisons tout le scénario de la journée. Aucune fausse note dans ma cuisine d'équilibriste.
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